Deux ans après un départ discret vers la Belgique pour des soins médicaux, le sphinx de Limete est revenu, tel un immortel, pour écrire une nouvelle page de l’histoire de la politique congolaise. Chronique d’un triomphe.
Le leader historique de l’opposition politique congolaise, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, est arrivé mercredi à Kinshasa où une marrée humaine l’a porté en triomphe, dans un climat politique tendu lié aux incertitudes entourant la prochaine élection présidentielle.
Le jet privé le transportant, en provenance de Belgique, a atterri peu après 14h00 locales (13H00 GMT). Vêtu d’un costume sombre, d’une chemise bleu ciel et coiffé de sa légendaire « Monière », Tshisekedi est finalement descendu de l’avion quarante minutes après l’atterrissage. Accompagné de son épouse, il a été accueilli au pied de l’avion par une dizaine de responsables d’opposition, en présence du chef de la police de Kinshasa et d’agents de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco).
L’opposant, âgé de 83 ans, s’est aussitôt engouffré dans une jeep, précédée par des véhicules de police. On est bien loin des images de son évacuation de Kinshasa par avion médicalisé le 16 août 2014 vers la Belgique
Porté en triomphe
L’ambiance de ce 27/07 lors de l’arrivée de #Tshisekedi. Voici 1 foule mobilisée par le Rassemblement de l’opposit°https://t.co/Hy5y6OVJaM
— AfricaTopTweets (@AfricaTopTweet) 27 juillet 2016
L’homme politique démontre, si besoin est, qu’il est encore très populaire à Kinshasa et dans plusieurs autres villes du pays. Cet après-midi, le cortège, escorté par des milliers de ses partisans notamment à moto, progressait très lentement en direction de sa résidence à Limete.
Tout ou presque état bloqué à Kinshasa. La circulation était très perturbée dans les deux sens sur les artères conduisant à l’aéroport. Le long du parcours, l’opposant a fait une brève sortie pour saluer la foule immense. Tel un Phoenix survolant le Boulevard Lumumba.
« La présidentielle dans le respect du délai constitutionnel », pouvait-on lire sur l’une des banderoles du cortège. En lingala, l’une des langues parlées en RDC, la foule scandait des slogans hostiles au président Joseph Kabila, tels que « Kabila, tu n’es qu’un locataire, le propriétaire est de retour », et « Kabila, saches-le, ton mandat est fini ».
Ce retour triomphal ne serait qu’une étape dans la longue lutte de l’opposant pour la démocratie. Celui qui vient, devant le monde entier, confirmer sa place prépondérante dans les coeurs des congolais doit désormais conduire l’opposition, qu’il a su fédérer, dans les prochaines échéances politiques, dans un Congo très tourmenté.
Le 31 juillet s’annonce déjà comme une première phase consacrant le GRAND retour du sphinx, désormais immortel.
La Rédaction, avec AFP et Agences.