Une vidéo filmée par une bénévole australienne à l’intérieur du plus grand camp de migrants en Hongrie montre la manière dont la nourriture est distribuée. Elle décrit des conditions « inhumaines ».
De la photo d’Aylan sur une plage turque à l’arrivée de réfugiés à Cergy, dublocus d’un train en Hongrie jusqu’au croche-pied d’une caméraman, les images fortes autour de la crise des migrants se sont multipliées ces derniers jours. Mais jeudi, une bénévole australienne a été témoin d’une nouvelle scène désolante à la frontière serbe.
Dans le camp de Roszke, où quelque 150 migrants sont rassemblés entre des clôtures, tous se bousculent pour attraper leur repas. Les sandwiches, enveloppés dans du plastique, sont lancés à l’aveuglette dans la foule par les policiers hongrois. Ces derniers portent même des casques et des masques hygiéniques.
Si ceux qui sont devant se voient distribuer les sandwiches de la main à la main, rien n’est prévu pour leur permettre de ressortir. C’est à ceux qui restent coincés derrière que les sandwiches sont envoyés à la volée.
« Comme un Guantanamo en Europe »
Dans cette foule mouvante et chaotique figurent des femmes et des enfants. Certains au fond escaladent les barrières pour tenter d’attirer l’attention de ceux qui distribuent la nourriture. « C’était comme nourrir des animaux enfermés dans un enclos, comme un Guantanamo en Europe », a déclaré Klaus Kufner, dont une collègue, Michaela Spritzendorfer, a filmé la séquence, diffusée sur YouTube jeudi soir, pendant que lui-même était en train de parler à quelqu’un de la Croix-Rouge.
Les deux volontaires, avec d’autres bénévoles, étaient venus apporter de la nourriture, des vêtements et des médicaments. « C’était inhumain. Certains ne se sont même pas battus pour la nourriture alors que manifestement ils avaient très faim », a commenté Michaela Spritzendorfer.
Conditions très dures en Hongrie
Mardi, l’agence de l’Onu pour les réfugiés avait critiqué les conditions très dures au camp de Roszke, alors que la Hongrie se débat pour tenter de faire face à l’afflux record de migrants qui traversent ses frontières pour tenter d’atteindre l’Europe occidentale.
Le gouvernement de droite avait fini, fin août, de construire une barrière de barbelés le long de sa frontière de 175 km avec la Serbie, mais celle-ci ne semble pas être un obstacle à l’arrivée des migrants.
Des centaines de kilomètres plus au sud, en Macédoine, d’autres images qui heurtent ont été filmées à la frontière avec la Grèce. Les forces de l’ordre en viennent à utiliser des matraques pour « contrôler » les afflux de réfugiés.
AFP